en cours de reconstruction par ajout d'oeuvres (janvier 2010)
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C'est l'heure bleue des sonnets où ensemble voguons
Sous l'aube effilochée des marchands de frissons....
Trace-moi un jardin, ou une allée de roses ;
Sous une épine d'encre s'embaumeront mes mots.
Aux fenêtres du temps, dessine-moi un château
Où, belles entre les lignes, danseront les amours
De Jehan et de Jehanne, d'un chevalier et d'une dame.
L'histoire est sous la pierre, petit bonheur moussu.
Dans tes carnets d'esquisses, ils feront des enfants,
Des enfants-troubadours pour animer ma rime ;
Aux genoux écorchés tu prêteras couleurs ;
De leurs éclats de rire jailliront nos chansons.
Ils fêteront vingt ans,
Belles pages envolées aux aquarelles du temps :
Une touche de bleu aux cithares des cieux,
Une poignée de rimes sous leur habit de lin...
Ainsi grandissent les petits princes
Des grands cartons d'images,
Félibres sur la page aux archets invisibles.
Ensemble ils tournent leurs regards
Vers nos cahiers d'histoire, puis
Referment l'illusion d'une paume de main.
Ton pinceau en suspens guette l'ombre d'un mot,
Mais seul encore l'oiseau s'enivre du chant de l'air.
Il est midi sous branches basses.
Un jaillissement d'eau aux pelouses géantes,
Et voilà que s'enflamment nos bohèmes au repos :
N'en déplaise-t-aux muses gardiennes de nos ivresses,
Toutes deux regardons les nuages, la rivière...
Ce, de même façon !
…/… Sous la brume les premières fleurs,
Celles qui prennent leur temps,
Tandis que s'embarbent de mousses,
Nobles, les burons de pierres sèches...
C'est la fête des fleurs
Au-delà de nos coeurs,
Plus loin que cette église
Où l'on se dit adieu.
Vers cet ami sur le chemin des étoiles
Dérivent en silence douloureuses pensées,
Plumes de poètes, encre violette,
Jeux de lumière tachés de patience...
Dehors il fait printemps
Et Ciel plisse le front un instant,
Surpris devant le vide immense
Laissé par l'absence :
Là, un chevalet, un cahier, des couleurs,
…/…
Emmêlés soudain sur la toile
Se peignent irréels les chardons,
Des kyrielles de fleurs balancent
Leurs corolles... et tu es là
Dans l'espace où dorment à jamais
Les princes et les poètes.
Le Peintre De La Nuit
Je suis peintre la nuit
Quand sous un drap de lune
Percent sur la colline
Les tourelles de pré-aube.
En trois coups de regard
Je capte la couleur,
Gomme le trop-parfait,
Agrandit blonde l'ombre.
Sur l'euphorique chevalet
Se posent des colombes,
De longs cheveux de femmes
Et, dans l'ombre, un archet.
Il faudra que sur toile
Glissent mieux la lavande,
Le rougeoiement des feuilles,
L'ocre des pierres moulé de soleil.
…/…
Au peintre de la nuit
Reste à signer son oeuvre
Mais un rien le tourmente
…./…
Fébrilement l'éveil tire son rideau de jour
Tandis qu'en vain je cherche
Le papier, les couleurs, les pinceaux,
Oubliant le froissé des tissus d'illusion.
Bien d’autres peintres amis auraient à voguer ici, ils y viendront peu à peu, soyez-en sûrs.
Sculpture
Daniel Chabidon qui m’a appris à aimer à la fois l’Auvergne et la sculpture et pour qui j’ai notamment écrit
L'atelier
…/…
Un éclair blafard sur l’atelier en sueur
Et la vie s’y installe à grands coups de burin,
Forte et indescriptible,
Prisonnière des mains chaudes
Qui l’incitent au devenir,
Et le sang va gicler
Recouvrant l’atelier,
Sur le poirier, le cerisier,
Et le visage des Madones. CHM
La moisson
…/…
Tu me parlais de l’homme libre,
Celui que je ne connais pas,
De l’écolier pur et fidèle
Qui était bien plus qu’un enfant ;
Dans son cartable rêvaient les merles,
L’aubépine et les fleurs des champs………. CHM