Poésie à Murol

 

 

 

 

 Pour répondre à l'éternelle question :

   "mais d'où ça vous vient tout ça ?"

 

 

                                       D'où viennent les idées

 

D'où viennent les idées au fleuve passant des jours quand l'hiver nous offre des fleurs venues d'hier, quand les parfums du soir se rient des vents glacés pour imposer le tiède, le futile d'un pétale ?

 

D'où viennent les idées qui entrent tard le soir et créent en la seconde des siècles essentiels à faire mourir la nuit ?

D'où viennent les idées qui ne frappent qu'une fois aux portes de nos âmes, ne reviennent jamais, ni ici, ni ailleurs ?

                           Papier cherche crayon pour les garder intactes.

 

Je te parle du ciel et je dis "gris bonheur",  l'idée venait d'ailleurs et, passant les nuages pour mieux l'y installer, je parlerai bonheur aux caresses du temps... car l'idée est passée.

Cuillère de métal dans sorbet trop glacé, songeant à l'éternelle énigme de la poule et de l'oeuf, je me pose question qui -de l'homme ou de l'idée- a créé les moissons aux brumes du cerveau.

 

Ah ! la savante chose dont on dota l'esprit pour qu'à jamais clignotent nos imaginations !

 

Je connais des chemins qu'on n'emprunte plus guère où l'on peut voir passer les porteurs de rimes, transparents papillons, éternelles beautés pures, mais jamais sur leurs ailes n'ai vu passer l'idée.

 

Les pays d'en-dedans restent invisités.

 

                                                                                                     C. Henry-Martin 

 

 

 

 

 

Je vous écris d'Auvergne .....

 

         Qui n'a rêvé, ne serait-ce qu'en sa petite enfance, d'être, l'espace d'un instant, l'invité d'un Seigneur en son Château, de traverser à reculons bien des siècles d'histoire pour s'incliner vers un trône légendaire, d'apprendre le maniement des armes en compagnie d'autres manants, de parcourir le chemin de garde en maître absolu du paysage, en gardien de la paix ?

Un songe désormais possible au Château de Murol, près de Saint-Nectaire en Puy-de-Dôme, où la Compagnie Gabriel préserve avec dynanisme un bien intéressant patrimoine, paradis des enfants et retour aux sources des adultes.

 

Ici, point de fastidieuse visite guidée ni son inévitable chapelet de noms et de dates, que la plupart d'entre nous oublieraient tout aussitôt en admettant toutefois qu'ils y aient prêté quelque attention.

 

Ici, le Seigneur (un Chevalier), reçoit avec bienveillance et courtoisie. De sa Dame vous apprécierez tout autant douceur et discrétion. L'un et l'autre viendront vous accueillir au bas du grand escalier où vous aura mené le Capitaine de la Garde. Conduits à la "cuisine" où une table reste dressée, une petite indiscrétion par la porte latérale vous fera découvrir l'office où la flamme reste vive en permanence, où se cuit le pain du village. Une flânerie en cour intérieure : à plein ciel, la salle du trône où d'aucuns prêteront allégeance.

 

Ici, sous l'imperturbable regard des gardes, chacun peut alors vaquer à ses songes, qui d'une tourelle, qui d'une crénelure et s'enflammer les yeux des mille et un spectacle qu'offrent montagnes et lac, les animaux en pleine nature, et la retraite douillette du village en contrebas.

 

Ici, au sommet du "nid d'aigles", face à l'admirable rudesse basaltique, votre rêve s'installe de bien belle façon sur la dérive des lauzes et des pierres.  

 

Vous êtes l'un des Chambe (premier seigneur de Murol), le dernier des d'Estaing, Guillaume le Chevalier Troubadour, Monseigneur l'Evêque de Clermont, la belle Dame de Nohant, Maupassant le tourmenté, Jean Anglade l'enfant du Pays....

ou, bien plus simplement, un Poète au Centre du Monde

qui redescendra au village en suivant le coucher des ombres, pour admirer d'en bas, en toute humilité, la masse puissante des murs millénaires et l'étrange vie qui hante les lieux.

 

Là-haut sans doute on "corne l'eau", l'hypocras coule dans les coupes, la piétaille s'affaire.

 

Et le château ferme sa mémoire, le temps d'une obscurité, le temps de reposer ses pierres fatiguées.

 

 

 

 

 

D’Où Viennent Les Idées

 

          D'où viennent les idées au fleuve passant des jours quand l'hiver nous offre des fleurs venues d'hier, quand les parfums du soir se rient des vents glacés pour imposer le tiède, le futile d'un pétale ?

 

          D'où viennent les idées qui entrent tard le soir et créent en la seconde des siècles essentiels à faire mourir la nuit ?

          D'où viennent les idées qui ne frappent qu'une fois aux portes de nos âmes, ne reviennent jamais, ni ici, ni ailleurs ?

         

          Papier cherche crayon pour les garder intactes.

 

          Je te parle du ciel et je dis "gris bonheur", l'idée venait d'ailleurs et, passant les nuages pour mieux l'y installer, je parlerai bonheur aux caresses du temps... car l'idée est passée.

Cuillère de métal dans sorbet trop glacé, songeant à l'éternelle énigme de la poule et de l'oeuf, je me pose question qui -de l'homme ou de l'idée- a créé les moissons aux brumes du cerveau.

 

Ah ! la savante chose dont on dota l'esprit pour qu'à jamais clignotent nos imaginations !

 

          Je connais des chemins qu'on n'emprunte plus guère où l'on peut voir passer les porteurs de rimes, transparents papillons, éternelles beautés pures, mais jamais sur leurs ailes n'ai vu passer l'idée.

 

Les pays d'en-dedans restent invisités.

 

 




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